10.6.19

Juin 2019 Dodécénèse

A y est, nous retrouvons avec plaisir notre domicile pour l'été, le bateau est un peu défraîchi et fait triste mine, pas mal d'huile de coude et il retrouve un peu de sa superbe. Le retour à l'eau est toujours un moment fort entre plaisir et crainte que le tracteur fasse une erreur. Tout c'est bien passé et premiers bords vers Lkaki (ville principale de Léros) pour la partie administrative avec les douanes, cette année mauvaise surprise nous devons payer une taxe de navigation pour pouvoir profiter des eaux grecques.

Dernières retouches avant mise à l'eau

Petit voyage en tracteur avant de retrouver son élément

A y est enfin dans l'eau pour quelques mois
Les derniers préparatifs réalisés, les pleins faits, en route pour de nouvelles aventures et cap sur Patmos, une des plus belles îles du Dodécanèse

Patmos

L'île de Patmos inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO est à mon sens la plus jolie du Dodécanèse avec de nombreuses criques aux eaux turquoises protégées du meltem et ses villages aux maisons blanches et volets bleus, la Grèce telle qu'on l’imagine.
Il y règne une atmosphère particulière et apaisante.
Un peu d'histoire:
En 95 le disciple préféré du Christ, Jean est exilé sur l'île de Patmos où dans une grotte il reçut de Dieu la vision de la fin du monde, la vision de l'apocalypse qui constitue aujourd'hui le dernier livre du nouveau testament. Ce message divin est destiné aux sept premières églises d'Asie Mineure.

Nous posons l'ancre dans la baie de Gricos, parfaitement abrité de tous les vents.




La Chora dominée par l'imposant monastère de Saint Jean


Le port de SKALA












Une plage comme on les aime

Vue du haut de la Chora, les moulins toujours en activité


Sur une plage du nord de l'île nous ramassons de superbes cailloux dont j'ai oublié le nom (un concours est lancé, celui qui trouvera le nom sera l'heureux gagnant)





















L'heureux gagnant qui a trouvé la réponse est : Sandrine (jaspe multicolore) j'attends la confirmation de Maître Capéllo




Cap sur Arki vers un de nos mouillage favori








Quelques jours de farniente, un peu de pêche et cap au sud sur Archangelo petite île au nord de Léros. Une belle pêche en compagnie d'Eric : loups et daurades royales au menu du soir.


La découpe du poisson, tout un art, Eric est un artiste

Le mouillage d'Archangelo est un vrai paradis




Nous profitons d'un vent favorable pour mettre le cap sur Samos au Nord Est, l'île est toute proche de la côte turque.

Le bateau marche bien, 8/9 nœuds, nous sommes accompagnés une partie du trajet par un groupe de dauphins qui jouent avec l'étrave du bateau, on ne se lasse jamais du spectacle









Arrivée sur Pithagorio au Sud Est de Samos où nous ne resterons qu'une nuit car la météo s'annonce peu clémente dans 2 jours, nous en profitons pour monter dans le nord à Chios (ce sera toujours plus facile de redescendre vers les Cyclades au portant si le meltem est plus fort.
La route Nord vers Chios sera faite en grande partie au moteur un comble alors qu'à partir de demain le meltem va souffler très fort pendant quelques jours.




Le départ de Pythagorion est sympa, un bon vent au près, ça mouille un peu mais tout va bien, on va vite déchanter, le vent va complètement tomber en sortant de l'île et nous allons parcourir les 30 miles au moteur, pas même un poisson pris au rapala.

Nous restons sur Chios une semaine, bien abrités du meltem dans la marina au nord de la ville, en face de 4 moulins.

L'île est à 8 km des côtes turques, en avril 1822 Chios voulant l'indépendance se rebella contre les turcs qui envoyèrent l'armée ottomane qui massacra 25000 insulaires et plus du double fut vendu en esclavage, pilla et brûla les églises, couvents et hôpitaux, de nombreux vestiges rappellent ce massacre. Victor Hugo en fut ému et écrivit l'enfant Grec, Delacroix peignit le tableau scène de massacres de Chios.



Chios était un centre de production important de mastic, gomme issue du lantisque (arbre ressemblant à un pin) qui fit la fortune de l'île dans l'antiquité, il paraîtrait que Cléopatre l'utilisait comme chewing-gum afin d'avoir l'haleine fraîche et les dents blanches. Il existe encore dans le sud de l'île beaucoup de plantations de lantisques et évidemment sur l'île on trouve glaces et boissons au mastic, il faut aimer, le goût est assez prononcé. Nous ramassons un peu de gomme sur un arbre, c'est comme de la résine de pin, heureusement que Cléopatre ne connaissait pas Hollywood chewing-gum .

Nous avons le temps, nous louons une voiture et partons à la découverte de l'île.

Le village de Pyrghi est caractéristique, la majorité des maisons sont décorées de motifs géométriques. 

 



Une première couche d'enduit sombre est posée, une fois sèche, une deuxième couche claire et avant séchage il y a grattage afin de faire apparaître les motifs.
Il semblerait que l'on puisse voir à Athènes et même à New York ce type de décorations réalisées par des émigrés nostalgiques originaires de Pyrghy



  Mesta petit village médiéval où il fait bon déambuler à l'ombre dans les rues étroites et ombragées surtout en fin de matinée lorsque la chaleur est écrasante à l’extérieur.






Le monastère de Néa Moni, un des plus importants monuments byzantins de Grèce bâti au 11ème siècle


La salle à manger des moines


 La patience des restaurateurs de mosaique
Mouillage au nord de Chios


 La fortification de la vieille ville

avec ses vieilles maisons
 


 et ses bains turc renovés







 Choc des générations, oui Chios est l'île du vent

Début juillet, le vent faiblit (un peu) nous décidons d'attaquer la traversée vers Athènes de l'autre côté du bassin.