13.7.15

Juillet 2015 Encore le Dodécanèse puis la Turquie





Retour sur Léros dans la baie de Xirocampos pour nous abriter d'un coup de meltem à venir, cette année le meltem commence très tôt, j'espère que ça ne sera pas comme ça tout l'été.

Léros


Cette île que nous pensons bien connaitre nous donne peu à peu ses secrets, comme l'histoire de ce soldat allemand, oublié de la seconde guerre mondiale qui passa une partie de son temps à peindre des fresques sur les murs du bâtiment qu'il occupait dans la montagne au sud de l'île.
Maison du soldat Allemand
De l'histoire à la réalité, nous avons réussi à connaitre approximativement  l'endroit où était ce bâtiment et nous voila partis en rando dans le maquis dans l'espoir de le retrouver.

Quelle fut notre surprise en arrivant sur ce lieu abandonné qui  ne sert plus que de bergerie où s'entassent des dizaines de chèvres qui défendent le bâtiment. Nous avons dû jouer de bâton  pour faire sortir boucs et chèvres afin de pouvoir accéder à l’intérieur. Malheureusement de nombreuses fresques ont disparues, celles restantes sont émouvantes et nous plongent dans la vie de ce soldat artiste perdu dans ce coin austère.



Malheureusement ces fresques vont disparaître,
Ce bâtiment n'est plus qu'une bergerie

Refuge pour les chèvres de l'île



































En 1943  l'île fut le champ de bataille d'une terrible offensive qui permit aux allemands de la reprendre aux Britanniques et Grecs, elle fut bombardée pendant plus d'un mois.
Le film "les canons de Navarone" qui se déroule sur l'ile de Kéros (contraction de Kos, île toute proche et Léros) fut inspiré par cette bataille.
Ces canons étaient certainement sur la façade sud de l'île sur des falaises de plus de 300 mètresde haut
De ces falaises qui surplombent la mer on a une vue splendide sur l'île voisine Kalimnos on peut voir les vestiges de support de gros canons avec tout autour des cratères certainement creusés pas les bombes.

Vue du haut des falaises sur Kalimnos toute proche

Position où était installé un canon, 300m de haut
Le bateau de pêche dessous est tout petit.
Kalimnos avec l'île de Télindos à droite

Les  mouillages sur bouée ne sont parfois pas aussi sécure que l'on pourrait croire. La règle d'or est de plonger afin de vérifier si les équipements sont encore en état de supporter le bateau pendant un coup de vent. On est sûr de son ancre mais jamais des équipements mis à disposition par les tavernas locales.


Ce joli bateau Italien de 18 m en a fait les frais, Les amarres ont été rompues et il a dérivé sur les rochers sous le vent, heureusement la solidarité des gens de mer pêcheur et plaisanciers l'ont sorti de ce faux pas sans trop de dégâts






Infos pour les navigateurs:
Dans la baie de Xirocampos il y a 3 tavernas qui ont des boués d'accueil, boués blanches (taverna de gauche, boues jaunes taverna du centre et boués oranges taverna de droite, prendre de préférence les blanches ou les jaunes, il semblerait qu'elles soient mieux entretenues (une préférence pour les jaune car la taverna  "Mama Veta" est la meilleure



réparateur vélo



l'art du recyclage

Le vent s'est calmé, nous remontons sur Lipsi dans notre mouillage favori de Lera,
Comment voulez vous que dans un cadre pareil nous ayons le temps de mettre à jour le blog, parfois nous préparons le micro dans le cockpit et nous réfléchissons beaucoup pour la mise en page.



Ce mouillage est aussi mon coin de pêche de prédilection.

retour de chasse

Le chasseur sourit, la cuisinière aussi
                                                 
Encore un denti de 1,5 kg et une petite badèche, nous dînerons avec la badèche, le denti est trop gros pour 2, nous attendrons d’être plus nombreux.

Cap sur Agathonisi, nous passons par l'Est de Lipsi devant les îlots Aspro (aspro veut dire blanc, nous connaissons bien ce mot car vin blanc se dit aspro crassi) 
Ilots aspro
Le coin est mal pavé, il y a les rochers que nous voyons et les autres plus sournois sous 1 m d'eau, il faut être très vigilant et avoir le soleil dans le dos pour mieux les repérer.


Après une bonne partie au moteur nous prenons 25 noeuds en arrivant sur Agathonisi.


Nous tirons une amarre à terre avec l'aide d'Isa et d'Eric





Isa nous a divinement préparé le denti dans son four digne de ce nom, une cuisson parfaite, un vrai régal.

Agathonisi

Plus petite île du Dodécanèse (14,5 Km2) au nord Est près de la côte Turque ou malheureusement de nombreux réfugiés affluent selon un manège bien rodé (Les passeurs sur un puissant bateau à moteur traînent un ou plusieurs gros pneumatiques chargés de migrants, une fois dans les eaux Grecques ils larguent les bateaux en remorque et téléphonent aux gardes côtes Grecs en donnant la position des migrants et le tour est joué, les autorités Grecques prennent en charge les migrants, ils sont enfin en Europe)

Le lendemain  nous allons au port principal de l'île Ay Yeoryou
La partie la plus abritée du vent est juste devant les tavernas, on tire de longues amarres à terre, pas trop près le fond remonte vite.



 Quand le bateau de la compagnie gazière rencontre celui de la compagnie des eaux il y a de l'eau dans le gaz et embouteillage. (oui j'ose la faire) 



Sur cette petite île nous avons un échantillon de toutes les aberrations des dons de la communauté européenne.
L'île compte environ 200 habitants, un hameau de quelques maisons Micro Horio et la capitale Mégalo Horio de la taille d'un de nos petit village de montagne qui regroupe la majorité des habitants. Il y a moins de 10 voitures sur l'île.
De superbes routes avec glissières de sécurité et signalisation digne de nos autoroutes parcourent l'île, de plus une partie est éclairées la nuit par de superbes lampadaires équipés de panneaux solaires tous les 20 m.


Peu de chance de voir une voiture pour faire du stop
 Un site archéologique du 2ème siècle avant JC a été découvert il y a quelques années, des fouilles sont en cours, ce site était un centre de traitement du murex dont le jus bouilli créait la teinture pourpre.
L'Europe toujours est en train de financer la construction d'un musée sur le site (il n'y a que 800 touristes qui visitent l'île chaque année)


Musée en construction, une partie du site à droite


Fond de poterie que nous avons trouvé sur le site
Au bout de la superbe route quelques baraques de pêcheurs avec une taverna improvisée où il fait bon se désaltérer à l'ombre des tamaris.




Retour au port en passant par la capitale Mégalo Horio, le petit village est endormi, ils n'y a que les touristes qui sont dehors avec cette chaleur.




Grand place



14 juillet oblige nous sortons le grand pavillon national avant de mettre le cap au sud en passant par Léros, Kalimnos et l'ouest de Kos.




Le passage Lipsi Léros se fait à grande vitesse sous un meltem musclé
Au sud de Kalimnos nous croisons Edouard et Marie Catherine qui ont juste eu le temps de nous gratifier d'une belle photo, j'espère que nous les retrouverons un peu plus longuement  en Septembre. 

Salutations marines au croisement d'un bateau ami.
Passage à l'ouest de Kos

Nous mettons le cap sur Nisida Gyali une petite île au nord de l'île volcan de Nisiros. A première vue l'île est peu engageante avec sa carrière de pierre ponce (la plus grande du monde) qui coupe la montagne en 2 provocant une falaise de plusieurs centaines de mètres d'un blanc immaculé.

Nisida Gyali



L'île vue du large ne donne pas envie d'y jeter l'ancre, nous avons appris lors de nos vagabondages qu'il ne faut pas se fier à la première impression et nous avons eu raison de nous arrêter car l'île recèle des trésors comme cette plage du nord de l'île à faire pâlir de jalousie les lagons polynésiens .




La pierre ponce plus dure fait apparaître de superbes cheminées de fées 
Andonios une toute petite île reliée par un banc de sable à Gyali est coiffée d'une petite chapelle et offre un joli panorama sur Gyali et son impressionnante carrière.






Nous quittons Gyali pour Symi, nous profitons de la proximité de la Turquie avec une escale à Datcha pour faire le "transit log" qui nous permettra de naviguer dans les eaux turques. La majorité de la route sera faite vent arrière.

Le bateau c'est la petite flèche rouge



Comme l'année précédente le port de Datcha est envahi par les gulets, le mouillage devant le port est difficile, vu le nombre de bateaux nous préférons mouiller de l'autre côté de la petite presqu'île .

mouillage encombré de Datcha
gulets au mouillage attendant la place au port
Jolie tonnelle en bougainvillier sur le port
Une fois les formalités terminées nous retournons en Grèce, cap sur l'île de Symi, nous préférons le mouillage de Pédi, le port principal étant toujours très encombré et bruyant, un petit bus fait la navette toutes les heures entre Pédi et le port principal.

Symi

L'île a été occupée par les italiens de 1912 à 1948, l'influence vénitienne y est très forte, la majorité des maisons sont de couleur pastel avec des frontons colorés.










Notre restaurant favori, le Mithos
  son menu dégustation avec pas moins de 12 plats
Heureusement le dernier bus pour Pédi est à minuit, rentrer à pieds après un tel repas est au dessus de nos forces.
Le lendemain nous allons mouiller à Ormos Thessalona quelques milles dans un véritable canyon surplombé par des falaises de 250m, le seul mouillage possible est au fond près de la plage car il y a plus de 30m de fond dans la majeure partie du fjord.


Mouillage avec une amarre portée à terre


L'eau est d'une limpidité parfaite, une vrai piscine
Parfois le sel des larmes se mêle au sel de la mer, un couple de retraité britannique à perdu son bateau qui gît par 30 m de fond  dans ce superbe mouillage, l'accident s'est produit 3 jours avant notre passage. Le superbe bateau neuf de 17 m a heurté un rocher de face et a coulé aussitôt, le couple n'ayant pas eu le temps de l'échouer sur la plage. ce drame et la vision de ce superbe yacth par 30 m de fond nous a glacé le sang.

Le haut du mat est entre 8 et 10m de fond



Nous levons l'ancre et mettons le cap sur Panormitis au sud ouest de Symi, le mouillage est complètement fermé et d'une protection totale.
L'entrée de la baie est difficile à voir, seul un vieux moulin sur la rive droite permet de l'identifier.
Les seuls bâtiments sont ceux d'un monastère, les cellules donnant sur la mer peuvent être louées pour se recueillir où tout simplement profiter de la mer dans un cadre superbe.
Moulin marquant l'entrée de la baie
Les buissons sont couché par le vent dominant meltem (toujours)




Dallage de la cour en galets noir et blanc

Coucher de soleil sur l'entrée de la baie
Le matin avant le départ nous prenons le pain à la boulangerie du monastère, il est excellent!.



Départ vers la Turquie cap sur Orhaniyé




Nous avalons rapidement les 30 miles que nous avons à courir, la majorité du parcours vent arrière , pour l'occasion nous sortons le spi blanc pour la première fois cette année, pour fêter l'occasion le mousse fait vibrer son saxo.



 nous allons à Orhaniyé sur le ponton de Mustapha (cantina ERSOY)
 Sur quelques centaines de m2 il à son potager, ses poules sa vache et son veau, tout ça à côté d'une superbe marina avec piscine, ça fait un peu tache mais ils sont tellement sympathiques

Pension Ersoy
Le bateau en sécurité sur le ponton de Mustapha nous partons en dolmus (bus local) pour Marmaris, ce qui est la meilleure solution pour visiter la ville car la baie est très grande et le mouillage incertain.
La ville est très grande et impersonnelle avec des dizaines de gulets alignés dans le port qui attendent les clients. la journée fut très chaude et le soir nous retrouvons avec plaisir le ponton de la pension Erzoy 


Les oies sont venues nous saluer lors du départ
Mustapha et son père
Sortie de la baie d'Orhaniyé
Nous larguons les amarres pour Bozburun et son joli mouillage à l'est de l'île de Kisil Ad où nous devons retrouver François et Nicole.
La halte du déjeuner se fait dans une petite crique aux eaux cristallines juste avant le cap.


  Le mouillage de Bozburum est certes joli, mais nous sommes comme au port avec des bateaux à droite et à gauche qui ont la bonne idée de laisser tourner leurs groupes électrogènes qui alimentent la débauche de lumière juste pour impressionner les voisins.
Nous levons le camp le lendemain  pour un mouillage plus paisible.


Nous trouvons dans quelques mètres sous l'eau un joli col d'amphore juste pour la photo et le remettons à l'eau car il est bien sûr rigoureusement interdit d'exporter des vestiges.


Petite étape, le soir nous nous amarrons au ponton du restaurant Octopus dans la baie de Sogut Koyu.
Le restaurant est une étape incontournable lorsque l'on passe à proximité, outre le cadre et les plats proposés il offre le ponton avec eau et électricité.


Jardin du nrestaurant

Nous avons pris des forces pour l'étape qui nous attend, 56 miles à courir avec un vent de force 6 pour atteindre la baie de Gocek



En milieu de matinée, le plein d'eau fait nous voila partis pour cette longue étape, afin d'aller le plus vite possible nous envoyons le spi blanc, les bateaux croisés remontant au près voiles réduites à moitié ont dû nous prendre pour des fous avec grand voile haute et spi.
Le parcours a été fait en un peu plus de 6 heures, un vrai régal à la barre avec des pointes à plus de 11 nœuds, le pauvre rapala nous suivait en faisant des bonds sur l'eau, cette fois on ne lui reprochera pas de ne rien pêcher (à part un sac en plastique que l'on a dû promener pendant de nombreux miles)



Vitesse du bateau 11,2 nœuds

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